Titre : Fille de bohême.
Date de parution : 9 janvier 2018.
Auteure : Vania Prates.
Editeur : Charleston.
Pages : 392.
Revivant, en songe, la vie aussi dangereuse qu’exaltante d’Eveline, bohémienne de la cour des miracles, Mélissandre commencera à perdre pied. Qui est cette fille qui la fait revivre des souvenirs d’une vie lointaine, vécue à une autre époque ? Et pourquoi cela semble-t-il avoir un tel impact sur elle ?
Et qui est le mystérieux Cam, qui intervient dans ses rêves, et qui ressemble étrangement au beau Ric, que Méli rencontre à Montmartre ?
Je suis ravie d’avoir lu en avant-première le coup de cœur du Prix du Livre Romantique des éditions Charleston. Le titre me semblait intrigant grâce au mot « bohême » qui exprime une certaine manière de vivre au jour le jour, dans la pauvreté mais aussi dans l’insouciance. Le résumé promet d’explorer le destin de deux femmes qui ne semblent avoir rien en commun. On pourrait penser que les thèmes de l’hypnose et des rêves, abordés dans le résumé, apportent une touche de fantastique à l’histoire, mais en réalité, on s’intéresse à la psychologie des personnages et on ne s’éloigne pas dans des aventures farfelues. Donc, ce fut pour moi une belle découverte !
Les premiers chapitres permettent de faire la connaissance des deux héroïnes très différentes, Mélissandre, la parisienne qui a tout pour être heureuse, et Eveline, la bohémienne qui mène une vie modeste et dangereuse. Les points de vue sont alternés puisque suite à une hypnose, Mélissandre revit la vie d’Evelyne durant ses rêves. La construction de ce récit est bien menée et très surprenante car on se demande rapidement ce qui réunit ces deux personnages, et j’adore tout ce qui touche à la vie antérieure ! Par contre, je trouve que le sujet de l’hypnose reste un prétexte pour la construction de l’histoire ; il aurait pu être davantage exploité.
Ainsi, j’ai découvert les aventures et les secrets de ces deux femmes. Je me suis davantage intéressée à la vie palpitante d’Eveline autour de laquelle se construit une intrigue secondaire liée à une enquête mystérieuse. Les péripéties de Mélissandre m’ont moins passionnée puisqu’elles sont moins originales, même si la deuxième moitié du roman m’a davantage convaincue. En effet, la parisienne s’enfonce à son tour dans la bohême et quitte la routine « métro, boulot, dodo » qui l’enveloppait jusqu’alors dans une prison dorée. Néanmoins, la réflexion sur la vie parisienne étouffante qui fait parfois oublier les petits bonheurs quotidiens est attendue depuis le début du roman.
Pour moi, le point fort du roman est l’aspect culturel et artistique abordé par l’histoire, qui nous plonge dans un certain esprit bohême. D’ailleurs, les personnages secondaires apportent réellement quelque chose à l’histoire, notamment l’aristocrate qu’Eveline rencontre. Elles représentent deux mondes opposés, tout comme Mélissandre et Eveline, car les peuples bohémiens n’apprécient pas les aristocrates. La narration alterne entre cette relation peu commune et les quartiers de Montmartre que Mélissandre va prendre le temps de découvrir. A cet endroit, j’ai apprécié faire la rencontre d’un peintre mais aussi d’un diseur de bonne aventure, ce qui rappelle de nouveau la référence à l’esprit bohême.
Enfin, il y a bien une romance mais elle reste quand même secondaire, ce qui est un point positif pour moi car les romances ont souvent tendance à tomber de nulle part et j’avoue que j’avais un peur en lisant la fin du résumé… Par contre, j’attendais peut-être davantage de la fin qui reste satisfaisante mais peu surprenante. Tout compte fait, même s’il y a quelques ombres au tableau, le personnage d’Eveline, la bohémienne, restera dans un coin de ma mémoire !
Phebusa
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