Date de parution : 2013.
Auteure : Cat Clarke.
Editeur : Robert Laffont, collection R.
Pages : 491 pages.
Kai et Jem sont inséparables. Jem aime secrètement son meilleur ami, qui serait l’homme idéal s’il ne préférait les garçons… À la fin d’une soirée d’ivresse chez des amis communs, Jem rentre seule chez elle, Kai demeurant étonnamment introuvable. C’est le lendemain que tout bascule : la jeune fille reçoit un email de la part de ce dernier, avec en pièce jointe une vidéo de lui en compagnie d’un garçon qu’il a trouvé postée sur Internet. Cette vidéo plus que compromettante est très vite partagée par tout le lycée et Kai reçoit une salve d’e-mails agressifs qu’il ne peut bientôt plus supporter. Lui qui n’avait pas encore fait son coming out finit par craquer et se suicide… À la suite de ce drame, Jem prend trois résolutions : découvrir la vérité, venger son ami et se suicider elle aussi. Alors qu’elle mène sa petite enquête, elle reçoit un jour une lettre anonyme contenant trois noms : ceux des responsables. Sans hésitation, Jem abandonne son look gothique et décide d’approcher ces garçons. Mais sont-ils réellement les coupables ?
Merci à la collection R pour ce service-presse !
J’ai eu la chance de faire dédicacer mon exemplaire de Revanche lors du Salon de Montreuil, donc je n’ai donc pas pu résister à l’envie de le lire dans la foulée ! J’avais entendu dire que c’était un roman bouleversant, et je n’ai pas été déçue !
C’est l’histoire de Jem, qui vient de perdre son meilleur ami. Ce roman est narré à la première personne, ce qui permet au lecteur de plonger dans le peau du personnage et de comprendre ses sentiments. C’est une héroïne désespérée, qui a su me surprendre, tout en ayant une vision très juste des choses. Pour lui donner du courage et l’empêcher de sombrer, son ami Kai lui écrit douze lettres très touchantes avant de se suicider. Elle doit en lire une par mois, ni plus, ni moins. Cependant, il n’y en a que 12. Que se passera-t-il quand il n’y en aura plus ?
L’histoire est très prenante, et on a mal au cœur pour Jem. On sent au fur et à mesure du roman qu’elle va quand même de mieux en mieux. En effet, pour se venger, elle va se rapprocher des bourreaux de son ami défunt. Va-t-elle réussir à se venger ou se lier d’affection pour eux ? Va-t-elle se suicider à son tour ? Un tas de questions m’ont accompagnée tout au long de ma lecture.
Par ailleurs, les personnages secondaires sont intéressants. Et pourtant, je ne pensais pas m’attacher à eux puisqu’ils sont censés représenter le mal, ceux qui ont tué Kai. Au contraire, ils paraissent humains et tout à fait normaux, malgré leurs moqueries. Mais tout le monde est un peu moqueur. Alors, ils ne sont peut-être pas si mauvais que cela, au fond. Et si ce sont des personnages ordinaires, le drame qu’ils ont commis est encore plus touchant.
Ainsi, ce livre touche à un thème d’actualité qui est l’homophobie. En effet, l’histoire est inspirée d’un Américain qui s’est suicidé après que son colocataire ait mis une vidéo gay de lui sur Internet. Ce roman permet de se poser des questions sur les conséquences de l’homophobie, et plus généralement de l’intolérance en général. Il pourrait être une prise de conscience pour certains, ou une aide pour ceux qui la subissent. C’est un thème assez dur, et dans ce sens, la première partie du roman est dure, mais il faut en parler car le rendre tabou ne ferait que risquer d’augmenter le nombre de ces drames.
[spoiler]Par contre, j’ai été un peu déçue de la fin, et c’est ce qui m’empêche d’avoir un coup de coeur pour ce livre. Cat Clarke montre qu’il y a de l’espoir pour Jem, en lui donnant des amis et un amoureux qui l’aime et la comble… Bref, on voit que Jem peut se reconstruire. Or, elle la tue au moment où Jem le comprend. Pour moi, cette mort est gratuite et n’a pas beaucoup de sens, mais cela reste mon avis.[/spoiler]
Phebusa
– La conférence avec Cat Clarke, la collection R et l’Association Le Refuge au Salon de Montreuil par ici.
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