Titre : Hugo de la nuit.
Date de parution : 20 avril 2016.
Auteur : Bertrand Santini.
Editeur : Grasset.
Pages : 224.
Servi par des dialogues percutants et des scènes parfois burlesques, l’univers baroque d’Hugo de la Nuit nous entraine dans la plus étrange des aventures nocturnes, où Shakespeare ne craint pas d’être cité aux côtés de Scooby-doo !
Dès le début de l’histoire, on apprend à connaître le jeune Hugo, âgé de 12 ans, qui va mourir la nuit de son anniversaire. Il est entouré de sa famille composée de deux parents célèbres et riches, un oncle, une cuisinière, un chien, etc. L’action se déroule au domaine de Monliard dans lequel un cimetière abandonné abrite une plante rare, réputée pour protéger la ville. Que se passerait-il si quelqu’un venait à la déterrer ? Dans quels buts ?
Si l’intrigue commence à partir de ce premier élément, elle va nous emmener beaucoup plus loin. Au fur et à mesure du récit, une ambiance sombre s’installe en même temps que la nuit : on y parle de noyades, de morts, de zombies, etc. Heureusement, ce roman reste destiné à des jeunes car ces sujets y sont traités avec humour et sans trop partir dans de l’horreur.
De plus, j’ai adoré les passages où se mêlent des jeux sur le langage. A un moment de l’histoire, sont proférées des insultes désuètes et savantes qui ne manquent pas de nous arracher un sourire. Par exemple, « nodocéphale » qui signifie « tête de nœud ». C’est donc un roman qui sait mélanger gravité et humour.
Enfin, je dois dire que j’ai été impressionnée par la complexité de l’intrigue. L’auteur s’amuse avec les éléments fantastiques et nous fait tourner en rond de sorte à ce que l’on ne sache plus distinguer le rêve de la réalité. Je n’ai pas pu lâcher ce livre jusqu’à en connaître tous ses secrets, d’autant plus que l’écriture est fluide et poétique.
Phebusa
« L’oncle d’Hugo allait presser l’interrupteur de la lampe de chevet lorsque l’enfant le retint par la main.
– Attends… J’avais encore une question à te poser…
– Quoi donc ? sourit son oncle.
– Je me demandais… Tu penses qu’un mort, ça peut se déterrer tout seul ?
Son oncle écarquilla les yeux pour souligner l’absurdité de la question.
– « L’enfer est vide. Tous les démons sont parmi nous », dit-il dans un souffle.
– Qu’est-ce que ça veut dire ?
– C’est du Shakespeare et cela signifie que les vivants sont plus à craindre que les morts.
Hugo fronça les sourcils d’un air dubitatif.
– Et sur ce constat d’épouvante, conclut Oscar dans un large sourire, je te souhaite de beaux rêves !
D’un clic, il éteignit la lampe de chevet.
Hugo entendit ses pas s’éloigner dans le noir.
La porte se referma sans bruit.
Maintenant, la nuit pouvait commencer… »
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