Phebusa

Je suis une Sims, affiliée à Serpentard, et je partage mes chroniques littéraires par ici.
Entre deux biberons et des corrections de copies, je vous embarque dans mon univers littéraire, avec un petit faible pour tout ce qui est SFFF !

Chapitre 1 : L’arrivée aux confins du monde.

Chapitre 1

          Ce jour-là, Kelly ne fut pas réveillée par les chants des oiseaux de mer. Lorsqu’elle ouvrit les paupières, elle découvrit une pièce sombre qui semblait dépourvue de fenêtre. Elle ne distinguait qu’un papier-peint grisâtre arraché par endroits. Une fois debout, la jeune fille remarqua ce qui avait causé son réveil : sur une étagère poussiéreuse se trouvait une boîte à musique dans laquelle une petite figurine de danseuse tournait lentement. La musique qui l’accompagnait était saccadée, ce qui laissait supposer qu’elle était posée à cet emplacement depuis un moment. Puis, elle ouvrit la porte en bois d’ébène qui grinça en une longue plainte et fit face à un dédale de couloirs.

Un silence inquiétant et pesant inondait tout l’espace. Elle ressentait une présence au-dessus d’elle. Elle fouilla la pénombre en retenant sa respiration pour essayer de capter un mouvement mais elle ne vit rien. Soudain, deux yeux jaunes se dessinèrent dans l’obscurité et la fixèrent. Mais elle n’arrivait pas à distinguer la silhouette de l’être qui l’observait.

Kelly paniqua et prit la fuite avant que cette ombre qui l’épiait ne l’attaque. Elle avança précipitamment dans les ténèbres et se cogna à plusieurs reprises, craignant à tout instant d’entendre un bruit derrière elle. Dans une grande confusion, elle continua d’avancer à tâtons jusqu’à avoir atteint un escalier menant vers une faible lueur. Elle descendit les marches en bois qui craquèrent sous ses pas. Tout à coup, une lumière plus vive apparut sur sa droite. C’était un vieil homme aux cernes marqués et aux cheveux grisonnants qui braquait une lanterne dans sa direction. Il déclara :

— Ah, tu es réveillée. Je commençais à m’inquiéter.

Il remarqua l’air apeuré de la jeune fille. Celle-ci était tétanisée, la bouche entrouverte, prête à appeler à l’aide mais son cri resta bloqué dans sa gorge. La terreur la paralysait. Elle n’avait aucune idée de l’endroit où elle se trouvait. Elle avait l’impression d’errer dans un château hanté dans lequel une ombre, une silhouette, un être effrayant se révélaient à chaque porte ouverte.

— Assieds-toi, lui dit-il en désignant de vieilles chaises en bois sur sa droite.

Kelly s’assit en tremblant, incertaine de ses gestes. Elle resta muette, les pensées tourmentées. Elle ne comprenait pas ce qu’elle faisait ici. Dorénavant, quelque chose avait changé, et cela avait pris une direction qui lui était inconnue.

L’homme se dirigea lentement vers un petit bar surplombé par de nombreuses étagères couvertes de toiles d’araignées. Des tableaux accrochés maladroitement aux murs égayaient la pièce par quelques couleurs ombragées tandis que de grands lampadaires, qui s’agrippaient au plafond fissuré, les dominaient. Dans l’atmosphère, un léger parfum d’épices se mêlait à la poussière. Il lui servit un verre d’eau avant de prendre la parole :

— Je m’appelle Hildebald, déclara-t-il avec un soupir et des yeux vitreux braqués sur un verre débordant de bière. Considérant le mutisme de la jeune fille, il reprit : Les Chasseurs t’ont amenée ici car ils pensaient que tu serais en sécurité chez moi. Il s’interrompit un instant et déclara avec un sourire : Heureusement, tu es arrivée sur la bonne île.

Cette révélation fut un choc, la jeune fille se pensant à seulement quelques kilomètres de son village brûlé. Or, elle n’avait pas connaissance de la présence d’îles près de chez elle. Pendant ce moment de réflexion où ses idées s’entrechoquèrent vainement, Hildebald prit de longues gorgées de bière, chacune d’entre elles devenant de plus en plus anodine. Finalement, Kelly l’observa attentivement. Elle voyait un homme qui semblait avoir vécu de nombreuses décennies de guerre car son visage était barré de nombreuses cicatrices. Il lui évoquait aussi un homme solitaire n’ayant pas vu la lumière du jour depuis longtemps, tel un ermite.

— Sur la bonne île ?, reprit-elle d’un filet de voix tremblant.

Il posa son verre de bière sur la table et leva les yeux vers elle.

— Tu te trouves sur les Iles Brumeuses, gouvernées par le roi Savaric. Et tu es sur la bonne île, l’île située à l’ouest.

La jeune fille ne sut pas quoi penser de ces informations. À vrai dire, elle ne comprenait rien à cette histoire de roi et de bonne ou mauvaise île. Elle espéra juste qu’elle faisait un cauchemar duquel elle se réveillerait dans sa chambre, à Ombrepierres cette fois.

— Je ne comprends pas. Mon… mon village ? Que s’est-il passé ?, questionna-t-elle malgré l’angoisse qui faisait frétiller sa voix. Son cœur battait si fort qu’elle pensa qu’Hildebald pouvait l’entendre.

Le vieillard leva un sourcil interrogateur puis posa ses yeux sur ses propres mains, comme s’il voulait éviter le regard implorant de la jeune fille. Elle savait qu’il ne lui donnerait pas de réponse, quand bien même il en aurait eu une. Il reprit avec un rythme d’élocution de plus en plus lent, plus lent que le rythme avec lequel il enchaînait les verres :

— L’armée de l’autre île allait te livrer au roi Savaric. Heureusement, le Commandant Liam, l’homme qui dirige l’armée de notre île appelée les Chasseurs, les a provoqués. Il trouvait que quelque chose ne tournait pas rond car, d’habitude, ils ne se montrent jamais sur ce bord de l’île. Ils souhaitaient peut-être se rendre au château discrètement, je ne sais pas. Mais comme ils n’étaient pas assez nombreux, ils ont pris la fuite en te laissant là, inconsciente. D’ailleurs, cela m’étonne que les Ombres n’aient pas été là.

Toute cette histoire paraissait vraiment saugrenue. Selon les propos du vieil homme, elle aurait atterri sur une île en guerre, comme si elle était retournée dans les histoires du passé comme par magie. Et en plus, il y aurait des Chasseurs et des Ombres. Génial. Si cela était le fruit de son imagination, alors elle y allait quand même un peu fort. Essayant d’éclaircir cette histoire, elle déclara en fronçant les sourcils :

— Mais pourquoi voulaient-ils me livrer au roi ?

Son interrogation sembla laisser Hildebald indifférent. C’était comme s’il ne l’avait pas entendue. Il se leva de table et lui tourna le dos pendant qu’il se servait une autre pinte de bière.

— Comment le saurais-je ? répondit-il, toujours de dos.

Ces propos étaient de trop pour Kelly. Elle qui était encore chez elle quelques heures auparavant, se trouvait confrontée à un homme qui lui racontait des histoires. Alors la jeune fille se redressa en cognant de ses poings fermés sur la table pour se faire entendre. Il se retourna vers elle et l’observa. Elle était hors d’elle : elle avait des yeux semblables à la braise qui avait consumé tout le vert qui s’y trouvait habituellement.

— Alors, vous êtes en train de me dire que je me trouve sur une île, perdue au milieu de nulle part, et que vous ne savez pas pourquoi ? interrogea-t-elle d’une voix forte, semblant reprendre confiance en elle.

Il répondit calmement, ignorant son accès de colère :

— En effet, je ne sais pas pourquoi, déclara-t-il avant de poursuivre. Mais tu n’es pas perdue au milieu de nulle part… même si nous sommes telle une petite goutte d’eau dans l’océan Pacifique… Il marqua de nouveau une pause. Et, ne tente pas de t’échapper. Cette île est entourée de vastes tourbillons marins, semblables à un maelström, qui engloutissent quiconque tente de les traverser.

Y avait-il un soupçon de sarcasme dans le discours du vieillard ? S’il disait vrai, Kelly devait comprendre qu’elle était condamnée à rester ici… avec des inconnus. Mais un élément la perturba : si personne ne pouvait aller à l’extérieur de ces îles, comment avait-elle pu être capturée à des milliers de kilomètres d’ici ? Ce vieillard semblait lui cacher quelque chose. Ou peut-être avait-il inventé toute cette histoire … Il ne s’agissait peut-être là que de paroles d’ivrogne après tout.

Malgré ces quelques informations, elle n’arrivait pas à appréhender ce nouvel univers. Elle devait comprendre qu’elle était toujours dans le même monde, à la même époque, mais dans un lieu inconnu. Avec les moyens technologiques que l’humanité possédait, la présence de ces Iles Brumeuses aurait dû être détectée. Quelque chose n’était pas clair et cela perturba Kelly, qui se sentait perdue. Son esprit semblait contourner les méandres d’un fleuve qui se jetait dans une mer infinie.

Elle ressentit une grande tristesse lorsqu’elle pensa à sa mère, à sa maison et à son village. Ses yeux laissèrent s’échapper des larmes. Le battement de ses cils rappelait la houle de la mer qui venait frapper le sable, le rendant lisse, sans trace de pas. Dorénavant, la jeune fille savait que la page était tournée : cette page avait été brûlée par les flammes, les mêmes flammes qui avaient détruit Ombrepierres, la laissant face à une page blanche. Il fallait maintenant écrire une nouvelle histoire : celle où elle devrait se battre pour trouver la vérité et pour retourner parmi les siens.

 

Vous voulez connaître la suite ?
Chapitre 2 : Un lieu plein de mystères

 

Phebusa


4 réponses à “Chapitre 1 : L’arrivée aux confins du monde.”

  1. Avatar de Matthieu Vallé
    Matthieu Vallé

    Hebeh ! L'histoire avance vite ! A quand la suite?
    J'ai hâte

  2. Avatar de Elodie Rossi
    Elodie Rossi

    ça me fait bizarre de relire ça ! j'ai l'impression de retrouver ce monde là ! ouf cette fois j'ai une petite suite 😉

  3. Avatar de Les petits mots de Saefiel

    Je viens de finir je trouve ça aussi chouette que le prologue ! Tu travailles beaucoup ton texte en tout cas ça se voit et ça doit être un gros travail c'est impressionnant 🙂

  4. Avatar de Phebusa

    J'ai passé beaucoup de temps sur ce texte, en effet ^^ je suis contente que tu le voies d'ailleurs ! Merci 🙂

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