Phebusa

Je suis une Sims, affiliée à Serpentard, et je partage mes chroniques littéraires par ici.
Entre deux biberons et des corrections de copies, je vous embarque dans mon univers littéraire, avec un petit faible pour tout ce qui est SFFF !

Chapitre 2 : Un lieu plein de mystères

      Hildebald s’était endormi dans un fauteuil situé dans un coin de la salle. Kelly se demanda s’il avait partagé sa détresse, ou plus précisément s’il en était capable : selon elle, c’était un ermite qui n’avait rien partagé depuis longtemps, même pas un verre de bière. Néanmoins, c’était tout de même lui qui avait accepté de l’héberger. Elle devait lui être reconnaissante.

Une question restait en suspens cependant. Elle ne savait pas combien temps il lui restait à attendre ici, ou devrait-on dire plus simplement combien de temps il lui restait. En effet, ses pensées s’assombrissaient au fur et à mesure que la nuit tombait. Elle repensait à ces yeux jaunes qui l’avaient épiée. Ils lui évoquaient les yeux du diable, ce diable qui attendait patiemment de cueillir son âme …

Tout à coup, une odeur d’encens dont elle chercha la provenance vint à ses narines. Elle se dit que ce lieu avait au moins l’atout d’être parfumé par des odeurs d’épices et d’encens. Elle se rendit dans une pièce attenante au bar, lorsque son regard se dirigea vers un buffet de marbre noir sur lequel trônait une horloge à feu où la cire s’écoulait peu à peu. Elle retira le combustible de l’horloge comme si elle voulait arrêter le temps, ce temps incessamment long qui lui rappelait son existence au sein d’un monde insaisissable. Puis, elle regarda autour d’elle. Une bibliothèque sur laquelle régnaient quelques livres dominait la pièce.

Elle aperçut aussi une forme blanche, qui contrastait avec la poussière noire de la pièce, cachée derrière la bibliothèque. Il s’agissait d’un chat endormi paisiblement. Ses oreilles légèrement grisonnantes étaient dressées comme s’il était prêt à bondir à la moindre attaque. Il respirait lentement, les pattes étendues. Kelly s’étonnait à l’idée qu’il appartienne à l’aubergiste. C’était peut-être un chat sauvage qui s’était glissé par la fenêtre devant laquelle se tenait la jeune fille, pour s’abriter de la pluie qui tombait dehors. Enfin encore faudrait-il qu’il y ait une fenêtre, se disait-elle. Elle avait vraiment atterri dans un lieu étrange.

Le regard de la jeune fille se focalisa sur les pages d’un livre entrouvert posé sur une petite table. Elle y vit un morceau de papier déchiré qui servait peut-être de marque-page. Lorsqu’elle saisit le livre, il échappa à la jeune fille qui ne réussit pas à le saisir avant qu’il n’atteigne le chat qui se réveilla. Ses grands yeux orangés fixèrent Kelly qui retint son souffle. Ce chat lui donnait des frissons. Etait-ce lui qui l’avait observé à l’étage dans la pénombre ? Le mystérieux animal s’en alla furtivement.

Alors, Kelly se pencha pour ramasser le morceau de papier afin de le replacer dans le livre où il se trouvait quelques instants auparavant. Mais étant de nature curieuse, elle regarda d’abord ce qui était écrit à l’encre noire. Ce n’était pas un de ces objets salvateurs écrit pour lui donner un moyen de s’échapper, comme on en voit parfois dans les films. Juste un bout de papier déchiré sur lequel il était écrit :

Mon cher Hildebald,

Dans les noirs marécages, ils marchent nombreux,

Dorénavant, les roses font leur adieu,

Leur rouge couleur me ravira à jamais,

Au fond de la terre elles doivent se cacher

Pour savoir le départ, elles doivent m’écouter.

Il n’y avait pas de signature. Elle était sans doute sur l’autre bout de papier déchiré correspondant à celui qu’elle tenait entre ses mains. Ou bien la personne qui avait écrit ce poème souhaitait rester anonyme… Kelly le mit dans la poche de sa veste car il représentait pour elle le seul élément qui rendait ce monde poétique.

Curieuse de découvrir ce qu’il se passait dehors, elle décida de sortir pendant que l’aubergiste dormait. Elle s’entêtait à penser qu’elle n’était peut-être pas si loin de chez elle. Et elle comptait sur son sens de l’orientation qui lui faisait rarement défaut pour retrouver son chemin. Elle traversa la salle, mit son manteau pendu près de la cheminée et prit une lampe à pétrole. Mais, pour aller dehors, encore fallait-il trouver la porte ! Cet objectif était bien plus difficile qu’elle ne l’imaginait puisqu’il n’y en avait pas. Enfin, ce n’était pas une porte à proprement parler. Elle remarqua une échelle de plusieurs mètres qui était bien trop grande pour mener à l’étage où elle s’était réveillée. Alors, elle prit son courage à deux mains et monta. Après avoir soulevé, avec dégoût, de grandes algues qui devaient certainement servir de porte, elle regarda dehors et soupçonna quelque chose d’anormal.

Alors que la nuit aux cheveux noirs et aux reflets scintillants s’étalait sans fin, la terre semblait aussi lisse qu’une pierre polie et aussi nue qu’une divinité grecque. Tout était calme, trop calme. Elle distingua les reliefs de la nature qui s’étendait en dessinant divers chemins et en laissant naître, sur son passage, des arbres qui arrondissaient l’horizon de la terre. Puis, elle fit quelques pas en tenant devant elle la lampe dont les rainures lui rentraient dans les doigts tellement elle la serrait fort. Soudain, elle entendit un bruit. C’était de l’eau. Elle était entourée d’eau. La terre qui lui avait paru si lisse était une vaste mer qui entourait le lieu où elle se trouvait. Hildebald ne l’avait pas prévenue qu’il habitait un monolithe : elle se trouvait sur le bord d’un gros rocher qui baignait dans la mer. Cette originalité la déconcertait. Elle comprit à cet instant qu’elle était encore plus prisonnière qu’elle ne le pensait.

« Génial !, murmura-t-elle, désespérée. Sachant nager aussi bien qu’un poisson rouge dans de la boue, je suis bel et bien coincée ici. » Car il y avait une île de l’autre côté, une grande île. C’était sans doute celle dont lui avait parlé son hôte. Mais il devait y avoir cinq-cents mètres à la nage.

Alors que Kelly était sur le point de retourner dans la « maison », elle entendit un bruit qui semblait différent de ce qu’elle avait entendu jusqu’à lors. Des bruits de pas dans les broussailles. Silence. Non ! Ce n’était que le chant du vent dans les feuilles. Elle en était certaine maintenant qu’elle les avait aperçues se mouvoir dans la pénombre. En fin de compte, c’était une île bien mystérieuse.

Résignée, elle rentra en replaçant soigneusement « la porte » derrière elle. Le vieillard dormait toujours.

Vous voulez connaître la suite ?

Chapitre 3 : Vers de nouveaux horizons.

 

Phebusa


Une réponse à “Chapitre 2 : Un lieu plein de mystères”

  1. […] Vous voulez connaître la suite ? Chapitre 2 : Un lieu plein de mystères […]

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