Editeur : Robert Laffont collection R
Date de parution : mars 2012.
Pages : 451 pages.
Vous rêvez d’une nouvelle jeunesse ? Devenez quelqu’un d’autre.
Règles s’appliquant à la clientèle de Prime Destinations :
① N’oubliez pas que le corps dont vous êtes locataire est celui d’une jeune personne.
② Il vous est strictement interdit de le modifier ou de le blesser.
③ Toute activité illicite entraînera l’annulation de votre contrat.
Le corps que vous avez loué nous appartient.
J’avais envie de le lire depuis un moment car j’ai été attirée par le côté dystopique qui fait froid dans le dos. Mais qui n’a pas désiré la jeunesse éternelle ? L’idée est originale et prometteuse mais parfois exploitée maladroitement.
Callie fait tout pour son jeune frère qui est la seule famille qui lui reste. Elle décide ainsi de se rendre chez Prime Destinations, pour obtenir une grosse somme d’argent contre la location de son corps. C’est un acte courageux et mûrement réfléchi, mais l’opération – qui consiste à l’endormir durant un mois pendant qu’un Enders (une personne âgée) loue son corps – ne se déroule pas comme prévu.
J’ai eu du mal à suivre l’histoire à partir du moment où il y a une confrontation entre Callie et sa locataire. Le lecteur se trouve aussi perdu que l’héroïne, et a peu de réponses à ses questions. L’avancée technologique a intensifié cette confusion, sachant que je ne suis pas une grande adepte de science-fiction. Ce roman montre aussi l’horreur des nouvelles technologiques, cela pose la question suivante : la science est-elle uniquement synonyme de progrès ?
Je n’ai pas accroché au côté romance de l’histoire, celle-ci arrivant un peu trop vite à mon goût. Par contre, au cours de ses aventures, elle connait la vie luxueuse qui lui permet de juger des inégalités sociales et des comportements déplacés (les adolescents vivent dans la pauvreté, les Enders sont excentriques et hypocrites, etc.) Cette dimension, plus intéressante à mes yeux, permet de dévoiler une société où l’apparence physique compte plus que tout.
Par contre, le rythme est bel et bien un point fort de ce récit, même si l’écriture de Lissa Price, bien qu’agréable, n’est pas extraordinaire non plus. La dimension dramatique s’accentue au fur et à mesure que l’on avance, car Callie doit mener une enquête afin de déjouer les plans de sa locataire qui ne se soucie pas le moins du monde de mettre en danger le corps de Callie. Elle va cohabiter dans son propre corps avec sa locataire, ce qui fait un peu penser aux Âmes vagabondes. Callie montre cependant une parfaite maîtrise de soi et des réflexions matures, c’est une héroïne intéressante.
Je continuerai cette duologie prochainement, en espérant avoir plus d’explications sur certains points : qu’est-ce que la guerre des Spores ? Pourquoi seuls les Starters et les Enders ont-ils été vaccinés ? etc. Ce manque d’approfondissement me laisse songeuse.
En bref, du mystère, de l’action, du rythme, une bonne héroïne principale et une vision dystopique intéressante par rapport au rôle de la science. C’est en fait un thriller scientifique qui jette les bases d’un futur angoissant. Une bonne dystopie, qui n’est pas la plus remarquable en son genre pour autant.
Phebusa
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