Auteur : Jean-Luc Marcastel.
Editeur : Hachette Black Moon.
Parution : octobre 2011.
Pages : 450.
Quatrième de couverture :
2 035, 31º C en-dessous de 0. Depuis des années, le Crépuscule baigne Aurillac dans un ciel de sang. L’Hiver s’est installé, un hiver éternel qui dévore les terres et fige l’océan dans la banquise. La Malesève, cette armée de pins monstrueux, a mis à genoux la civilisation. Alors, devant la fin d’un monde, que reste-t-il d’autre que l’amour ? L’amour qui va pousser Johan à braver le froid et les pins pour retrouver sa bien-aimée, l’amour qui va pousser son frère, Théo, à lui ouvrir la voie, l’amour toujours qui incitera Khalid et la jolie Fanie à tout laisser derrière eux pour les suivre. L’amour est-il assez fort pour triompher de la Malesève et de ce qu’elle a fait des hommes ?
La couverture du roman annonce déjà sa tonalité : un arbre aux branches crochues dépourvues de feuilles, accompagné d’un titre au thème apocalyptique : « Le Dernier Hiver ». Et quelle surprise de découvrir dès la seconde page que l’arbre représenté est un « pin-vampire ». Je pense que j’en ai assez dit pour que l’on comprenne que l’histoire revêt un caractère bien sombre. En effet, cette forêt, nommée la Malesève, s’étend sur toute la terre, de sorte à isoler des villages entiers. Mais que faire lorsque l’être aimé habite au loin, derrière la Malesève ? Les héros, deux frères nommés Johan et Théo, accompagnés de Khalid et de Fanie, vont braver tous les dangers.
J’ai bien accroché aux dix premiers chapitres de cette histoire : le monde et ses personnages sont bien présentés et le suspense est à son comble. J’ai apprécié le personnage de Théo, sûrement le plus lucide et « humain » d’entre tous, et encore une fois, on pourra dire que c’est parce qu’il a été soldat et qu’il a connu ce dont les hommes sont capables en matière de cruauté et d’inhumanité. Johan reste un personnage ambigu et mystérieux, mais très puissant. Quant à Khalid, c’est sans doute celui qui m’a le plus amusée grâce à ses anecdotes qu’il adapte à la situation qu’ils affrontent : « Mon grand-père, y faisait des babouches et […] ». Fanie ne m’a pas particulièrement touchée, c’est une jeune fille amoureuse qui s’est toujours sentie rejetée par son père, même si elle connaît une évolution particulièrement intéressante à la fin du roman.
J’ai eu plus de mal à suivre ma lecture ensuite car je n’avais plus l’impression de voyager et de rêver. L’ambiance du livre est peut-être trop sombre et macabre à mon goût. Et je ne m’attendais pas à ce tournant de l’histoire, qui n’a pas plus intéressé que cela. Ma lecture des cinquante dernières pages fut déjà plus agréable car il y a des moments où chacun des personnages tirent des leçons de leur excursion, des leçons humaines. Je pense que ce livre donne à lire une histoire humaine, mais pas une histoire qui fait rêver. A la fin de l’histoire, les mots expriment une vérité universelle et réussissent, enfin, à me toucher. L’écriture est recherchée et agréable, même si quelques fois, les descriptions s’étendent trop à mon goût.
Citations :
« Là-bas, patients et vigilants, agitant leurs branches en un chuchotement gourmand, les pins attendaient le moment où les humains baisseraient la garde pour mieux les recouvrir de leur ombre, les étreindre, de leur bras d’écorce et d’aiguilles, les étouffer… »
« Ne pouvait-on, pour une fois, remonter le temps, comme dans les rêves, quand tout tourne mal, pour recommencer et prendre le bon aiguillage ? »
« Un homme, découvrait-il dans la douleur, ne peut lutter seul contre la sauvagerie de toute une espèce, mais il peut contribuer, à son niveau, avec ses moyens, à sauver ce qui peut encore l’être, par ses actes, par ses choix. »
Phebusa
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