Titre : La Vallée des oranges.
Date de parution : 10 avril 2018.
Auteure : Béatrice Courtot.
Editeur : Charleston.
Pages : 224.
En démontant le faux plafond d’un hôtel en travaux, un ouvrier tombe sur une boîte en fer rouillée contenant les souvenirs d’une vieille dame. Magdalena. Mais que se cache-t-il derrière cette photo de mariage ?
Son arrière-petite-fille, tenancière du Café de l’Ensaïmada, une institution culinaire à Paris, décide alors de partir à la recherche de ses origines majorquines qu’elle ignorait jusqu’alors. Elle quitte son quotidien épuisant pour la douceur et le farniente méditerranéens. Dès son arrivée sur l’île, Anaïs va réveiller des secrets de famille cachés depuis des générations. Mais la tâche ne s’avère pas si facile. Miquel, le nouveau propriétaire de l’orangeraie qui appartenait à son aïeule, ne se montre pas du tout coopérant.
Majorque, 1935
Magdalena, jeune pâtissière, confectionne chaque jour des ensaïmadas, ces brioches majorquines entortillées et saupoudrées de sucre glace. Très vite, la guerre civile espagnole frappe aux portes de son village qui devient le théâtre d’affrontements sanglants et de drames familiaux. Au péril de sa vie, Magdalena s’engage alors dans la résistance, avant de devoir s’enfuir vers la France.
Entre Majorque et Marseille, deux destins de femmes bousculées par la Guerre d’Espagne et un secret de famille, mais unies par une même passion : la pâtisserie.
Même si je m’interroge sur la place des recettes présentées en début de chapitre, le succès de l’ensaïmada permet la présentation d’une fresque familiale intéressante. Ensuite, comme beaucoup de romans que j’aime lire en ce moment, nous avons deux récits, deux femmes, deux destins et deux époques. Cette narration, judicieusement maîtrisée, permet de découvrir des secrets de famille, qui ont su m’étonner jusqu’à la fin de l’histoire, même si certains d’entre eux sont plus difficiles à accepter que d’autres.
Aussi, j’ai apprécié le récit à Majorque qui propose non seulement un dépaysement mais aussi de beaux paysages qui font voyager sur une île. L’intérêt pour le quotidien banal peut aussi nous procurer du bonheur. Je concède cependant le fait que la réflexion sur la vie parisienne qui étouffe Anaïs est banale et même attendue.
Malgré mon enthousiasme pour ce manuscrit, je regrette que l’on ne saisisse pas plus rapidement les enjeux dès le début du roman : le récit d’Anaïs n’est pas très entraînant, et en fin de compte, les reliques trouvées sont peu utilisées pendant une grande partie du récit. Tous les éléments sont là pour avoir une bonne histoire mais ils ne sont pas toujours bien exploités.
Enfin, le point de vue de Magdalena est plus intéressant, aussi bien pour le contexte historique, la résistance, les portraits de femmes courageuses ou encore le mystère autour de son départ pour Marseille et autour d’un bébé. C’est une histoire individuelle mais aussi collective très appréciable.
Phebusa
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