Date de parution : 2009.
Auteure : Mathias Malzieu.
Editeur : J’ai Lu.
Pages : 155.
Edimbourg, 1874 : le jour le plus froid du monde. Lorsque Jack naît, son cœur gelé se brise immédiatement. La sage-femme le remplace par une horloge et le sauve.
Depuis lors, il doit prendre soin d’en remonter chaque matin le mécanisme. Mais gare aux passions ! Le regard de braise d’une petite chanteuse andalouse va mettre le cœur de Jack à rude épreuve…
Voilà un petit livre à dévorer ! C’est une expérience de la vie, une expérience poétique et sensible qui m’a bien plu, malgré quelques bémols.
J’ai adoré le personnage de Jack. Il a un cœur différent des autres – une horloge mécanique – et une vision du monde particulière. Certes, c’est un garçon tristounet, mais ses maladresses en font un personnage attachant. J’ai réussi à m’identifier à ce jeune adolescent, notamment grâce à l’utilisation de la première personne et du présent.
Mais surtout, j’ai apprécié le thème des sentiments, développé tout au long du récit. Le thème central est bien entendu l’amour : celui entre Jack et Miss Acacia mais pas seulement, il s’agit aussi de l’amour maternel entre Jack et sa mère adoptive. De cela, on tire nombre de réflexions et de leçons car il va aussi être question des tourments de l’amour. Je pense notamment au personnage de Joe, lui aussi amoureux d’Acacia, qui risque de poser des problèmes. Un point négatif par rapport à tout cela néanmoins : on pourrait rester sceptique par rapport à cet amour entre deux jeunes adolescents de quinze ans, qui semblent parfois avoir tout vécu.
Cependant, Miss Acacia est un personnage ambigu à définir. J’ai apprécié découvrir son personnage à travers le film, mais dans le livre, elle ne m’a tout simplement pas marquée. C’est une jeune chanteuse assez douce et niaise en même temps. Je n’ai pas compris ses réactions, parfois inappropriées aux situations.
L’écriture poétique de Mathias Malzieu narre ce que Jack vit avec tantôt de l’exaltation, tantôt de l’élégie. J’ai adoré ce grain de folie dans le récit, empli de jeux de mots. Aussi, de nombreuses métaphores rythment le récit, c’est une écriture à la fois simple et visuelle. Bien sûr, comme c’est un conte moderne, la poésie se mêle parfois à un vocabulaire vulgaire, qui risque de ne pas plaire à tout le monde.
Il va sans dire que cet univers onirique et poétique rappelle l’univers burtonien. Mais le charme n’a pas opéré jusqu’à la fin, qui est un retour à la dure réalité ! Je l’ai trouvée cruelle, elle ne m’a pas satisfaite. C’est d’ailleurs principalement cela qui a fait baisser la note.
Citation :
« Premièrement, ne touche pas à tes aiguilles. Deuxièmement, maîtrise ta colère. Troisièmement, ne te laisse jamais, au grand jamais, tomber amoureux. Car alors pour toujours à l’horloge de ton cœur la grande aiguille des heures transpercera ta peau, tes os imploseront, et la mécanique du cœur sera brisée de nouveau. »
« Si Cendrillon avait eu une horloge dans le cœur, elle l’aurait bloquée à minuit moins une et ce serait éclatée au bal toute sa vie. »
Phebusa
– Ce livre est écrit par le chanteur du groupe français Dionysos.
– Mon avis sur le film sorti le 5 février 2014 : ici.
– La bande-annonce du film :
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