Auteur : Claude Suissa.
Editeur : Persée.
Date de parution : janvier 2013.
Pages : 326.
Quatrième de couverture :
Christine a toujours eu la passion des chiffres et du raisonnement. Quand elle a découvert la littérature au lycée grâce à un brillant et charismatique prof de lettres, elle a décidé de faire mentir l’adage : pas de choix entre lettres et maths, elle fera cohabiter les deux.
Devenue prof de maths, épouse et mère, tout va bien pour Christine… jusqu’au jour où un brutal événement va bouleverser son existence. Elle a trente ans et surviennent les questionnements. À quarante, c’est avéré, sa jeunesse a foutu le camp, et c’est sur sa féminité qu’elle s’interroge : une lutte sans merci s’engage entre son corps et son esprit, un tiraillement entre les désirs de la chair et les engagements moraux et spirituels décidés ou imposés. Quelle réponse Christine donnera-t-elle à ce choix cornélien ? Plus que la réponse, c’est le cheminement qui intrigue…
La Fontaine intarissable m’a permis de changer du genre de lecture que j’ai l’habitude de lire. J’ai tout de suite été attirée par le résumé : le sujet traité, qui de plus est abordé par un homme, me semblait intéressant.
Je remercie les éditions Persée ainsi que Livraddict, pour cette belle découverte du premier roman de Claude Suissa, qui met en place un triangle amoureux : Christine, Marc et Richard (voire un quatuor, avec Francine, qui va compliquer les choses).
C’est l’histoire entraînante d’une femme, Christine, qui prend soin de son mari tétraplégique, Marc, tout en se posant des questions sur sa vie sexuelle. Elle est confrontée à plusieurs choix : tomber amoureuse de Richard et tromper son mari ou rester, par devoir, avec cet homme qui ne peut plus lui donner tout ce dont elle a besoin. En effet, Marc est dans un fauteuil suite à une tentative de suicide : les raisons de cet acte, qui ne sont dévoilées qu’à la fin, constituent une seconde intrigue intéressante. Celle-ci explique même le titre du roman.
En plus de relater des situations dures (mais réalistes), ce roman contient un certain dynamisme grâce à un point de vue omniscient qui se concentre sur un personnage particulier à chaque chapitre : Christine et Richard vivent chacun leur aventure au fil des pages… mais quand vont-ils se rencontrer et quelle en sera l’issue ? Marc aura-t-il des soupçons ? Le cheminement est plus important que le suspense, car le lecteur peut se douter de certains éléments de l’intrigue.
J’ai trouvé l’évolution du personnage de Christine intéressante. La question de la féminité est posée dès les premières pages, et on remarque que cela l’obsède car elle se compare en tous points avec la silhouette de sa fille ou encore avec celle de sa meilleure élève. Je pense cependant que les personnages prudes ne trouveraient pas leur bonheur dans ce récit qui utilise souvent des mots crus (mais si justes, au fond…)
Dès sa première apparition, Marc apparaît comme quelqu’un qui montre des signes de lassitude et de souffrance. Il refuse tout sentiment de pitié et va même jusqu’à proposer à sa femme de se trouver un amant – juste pour le sexe – pour qu’elle soit épanouie. Mais il regrette vite ses dires et va devenir jaloux. Ce sentiment violent est très bien décrit par la plume de l’auteur qui emploie des phrases courtes mais efficaces.
Les dialogues qui, par leur manque de naturel, contrastent avec le reste du récit, sont souvent de longs monologues. Les personnages essaient de libérer leurs émotions et de réfléchir sur leur vie. Cela en fait des êtres touchants, qui ont chacun leurs sentiments et leurs soucis. Je n’ai donc pas été attachée à un personnage plus qu’à un autre.
J’ai apprécié les références littéraires et locales (que je connais) : Deauville, ou encore le bar du 34ème étage à Paris qui propose plein de cocktails (le Bar La Vue, sans aucun doute !)
En conclusion, c’est une belle histoire sentimentale et réaliste qui, grâce au pouvoir des mots, dévoile quelques bribes de Vie.
Phebusa
[poll id= »35″]
Laisser un commentaire