Titre : La Rumeur des rives.
Date de parution : 19 octobre 2017.
Auteure : Dominique Deblaine.
Editeur : Riveneuve.
Pages : 150.
– un roman marin où le bateau et la mer tiennent une place de personnages-clés
– une femme puissante à la barre de son bateau nommé Epicure, fuyant un drame – famille et société – qui la rattrape quand elle met le pied à terre…
– une écriture riche et inspirée dans la veine caribéenne, proche d’Aimé Césaire ou Alejo Carpentier
– Prix Fetkann 2012 pour son livre Paroles d’une île vagabonde
– Sélection finale Prix Carbet 2015 pour son livre Le Raconteur
– Sélection finale Prix Association des Ecrivains 2015 de la Caraïbe pour son livre Le Raconteur
En effet, il n’est pas question à proprement parler d’une histoire ou d’un récit linéaire. J’ai fait la connaissance d’une femme et de son bateau Epicure qui nous emmènent au cœur de l’action dès les premières pages puisqu’ils s’échouent. Mais est-ce seulement s’échouer au sens propre du terme ? Ou également s’échouer intérieurement ? En réalité, ce roman développe le long travail d’introspection d’une femme nous parlant à la première personne du singulier pour nous permettre d’explorer sa conscience.
J’ai apprécié les moments oniriques qui parcourent ce récit, ces passages où le rêve et la réalité s’entrecroisent et mêlent des sentiments de peur, de panique ou de colère. De fait, le récit navigue au fil des pensées de l’héroïne et propose des passages où ses frères mais aussi son ancien amour sont tout à coup présents sur le bateau. Il y a donc de nombreuses anecdotes personnelles qui débouchent également sur des réflexions plus générales : « Il arrive parfois, au moment où l’on va abandonner, que l’obscurité se change en clarté et que les jours d’ennui se muent magiquement en fête et en frénésie. »
C’est donc un roman à l’ambiance particulière qui ne plaira pas à tout le monde. La complexité du personnage est en partie dévoilé par son vocabulaire qui mêle parfois un style très travaillé et poétique à un langage vulgaire. D’un paragraphe à l’autre, le récit nous embarque ailleurs : il peut donc perdre son lecteur, comme s’il suivait lui aussi un courant marin sauvage et imprévisible. Personnellement, j’ai trouvé cela très original même si ce n’est pas le genre de récit que je suis habituée à lire. Ce roman, doté de nombreuses qualités, m’a permis à plusieurs reprises de m’interroger sur le sens de la vie.
Phebusa
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