Titre : Mon Chat Yugoslavia.
Date de parution : Janvier 2016.
Auteur : Pajtim Statovci.
Editeur : Denoël.
Pages : 320.
Dans la Yougoslavie des années 1980, en pleine campagne kosovare, une jeune fille est mariée à un garçon qu’elle connaît à peine. Emine fait de son mieux pour être une bonne épouse, mais la vie ne lui apporte qu’une série de déceptions. Elle donne naissance à quatre enfants. Lorsque la guerre éclate, la famille d’Emine décide de fuir et choisit la Finlande comme destination de l’exil. Dans ce pays froid où les étrangers sont supposés accepter avec gratitude la place qu’on leur offre dans la société, leur intégration se passe mal et le quotidien d’Emine se dégrade. De nos jours, Bekim est étudiant à Helsinki. Il fait beaucoup d’efforts pour s’intégrer à la société finlandaise dans laquelle il a grandi, tout en essayant d’assumer son homosexualité. Un jour, il rencontre un « chat » dans un bar gay, qui va très vite dominer ses nuits et son esprit, avant de se révéler être une nouvelle déception amoureuse. Bekim décide alors de partir en voyage jusqu’à ses racines, au Kosovo, où le cruel destin de sa famille a commencé. Mon chat Yugoslavia est un roman saisissant, loufoque et inoubliable, écrit par un petit génie de la littérature finlandaise âgé de vingt-quatre ans, qui nous emporte des contrées kosovares aux rues d’Helsinki avec une voix à nulle autre pareille.
Une lecture mitigée
Tout d’abord, je remercie les éditions Denoël pour m’avoir envoyé
Mon Chat Yugoslavia qui a été pour moi
une lecture en demi-teinte. Le résumé m’avait pourtant attirée – contrairement à la couverture quelque peu curieuse – avec l’idée de voyage en Yougoslavie et en Finlande. En effet, j’avais envie de me dépayser et de découvrir
un auteur finlandais.
Comme bien d’autres romans, le récit est construit à partir de l’alternance entre deux histoires, celle d’une jeune fille, Emine, et celle d’un étudiant, Bekim. Comme l’on peut s’y attendre dans ce type de récit, je me suis davantage attachée à l’un des personnages, en l’occurrence à Emine qui subit un mariage avec un homme qui est loin d’être le prince charmant qu’elle espérait !
Avec elle, j’ai voyagé en Yougoslavie dans les années 80 mais aussi dans les méandres du passage de l’adolescence à la vie d’adulte. En effet, Emine fait face à de multiples désillusions sur son mariage mais aussi à la guerre. Par ailleurs, j’ai apprécié la richesse de l’univers proposé, par exemple les traditions par rapport au mariage.
Alors qu’il dévoile une facette de roman d’apprentissage avec le personnage féminin, le récit quitte le registre réaliste et s’en va dans une trame assez loufoque et décalée, autrement dit un registre surréaliste. De fait, Bekim, le paresseux, fait la connaissance d’un chat à moitié humain – qui incarne son père absent ? – dans un bar gay. Avec ce personnage qui fait des cauchemars où se trouvent des serpents, il y a intérêt à être bon pour décrypter les métaphores ! Au bout d’un moment, je me suis quand même demandée où j’avais atterri.
En bref, Mon Chat Yugoslavia propose un premier récit intéressant qui permet de voyager au Kosovo et de découvrir le quotidien d’une femme. Mais le second récit est trop dépaysant à mon goût et surtout trop complexe à cause des multiples métaphores développées.
Phebusa
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