Date de parution : Octobre 2013 .
Auteur : Jean-Luc Marcastel
Editeur : Hachette Black Moon.
Pages : 352 pages.
Quatrième de couverture :
2027. En France. Après une catastrophe nucléaire succédant à tant d’autres, l’écologie est plus que jamais au centre des préoccupations. Les Enfants de Gaïa est une puissante secte extrémiste qui mêle discours écologiste et spiritualité. Diane, dont la jumelle Clara est morte suite à cette catastrophe, participe, avec son meilleur ami Léo, à l’une de leurs manifestations anti-nucléaire. Mais la marche pacifique tourne au combat de rue, et Diane, grièvement blessée, tombe dans le coma. Dix ans plus tard, la jeune fille se réveille. Pendant son sommeil, le monde s’est transformé. Les Enfants de Gaïa sont à la tête du pays. Ils sont tout puissants. Et ils ont fait de Néo Lutécia, construite sur les ruines de Paris, la cité écologique idéale. Diane y retrouve Léo, désormais lieutenant de la secte. Elle apprend qu’elle est devenue l’icône de la Révolution Verte, une incarnation vivante de Gaïa aux yeux de ses fidèles et découvre un nouveau monde bien loin de celui dont Léo et elle avaient rêvé…
J’avais un bon souvenir de cet auteur français, Jean-Luc Marcastel, qui a écrit Le Dernier Hiver. C’est donc avec plaisir que je me suis lancée dans cette lecture pour laquelle j’ai eu un coup de cœur ! Aussi bien pour l’histoire que pour la couverture, d’ailleurs.
C’est une histoire qui opère subtilement un glissement de l’utopie vers la dystopie. En effet, comme le révèle le résumé, l’écologie est l’idéologie qui s’impose dans le monde de Diane (la sœur jumelle de Clara qui, elle, est décédée). C’est d’ailleurs curieux de nommer ce livre « Le Monde de Clara » alors que ce dernier personnage n’est pas vraiment – oui et non, en fait – le personnage éponyme de l’histoire. C’est un titre très recherché car il évoque tout simplement le leitmotiv de l’idéologie. C’est la phrase que reprendront sans cesse les personnages pour construire ce nouveau monde : « Un monde pour Clara ! », car il s’agit de venger la mort de la jumelle de Diane.
Jusqu’à la moitié de l’histoire, le lecteur se dit : « C’est génial ! Tout est écolo ! », mais il ne manque pas aussi de déceler les non-dits derrière les apparences. C’est donc un récit qui va mélanger deux points de vue, grâce à une conversion du regard : celui qui se sent bien dans ce nouveau monde, et celui qui le critique. Bien sûr, il ne s’agit pas ici de deux personnages différents, mais de Diane, qui va tout d’abord incarner Gaïa aux yeux des fidèles, puis incarner un sentiment de déception et, sans doute, de révolte. A vous de découvrir la suite.
Cette magnifique histoire est ornée d’une écriture à la pointe poétique, qui retranscrit bien les sentiments de Diane à chaque moment de l’histoire, ce qui en fait un récit poignant. J’ai ressenti la confusion de ce personnage face à ce monde soi-disant idyllique. Je me suis parfaitement identifiée à Diane tout au long de l’histoire. Nos sentiments se sont unis.
Le lecteur sent naître la révolte à petit feu. Le développement de ce thème passe notamment par les scènes successives de réveil, comme si Diane s’ouvrait de plus en plus à ce monde dans ce qu’il a de violent. Le fait de faire découvrir au personnage et au lecteur – en même temps – la fresque de ce monde est une très bonne idée, car cela nous permet dans un premier temps de nous émerveiller, puis de juger et de confronter nos impressions aux personnages qui sont tels des moutons dans cette secte. Et là, c’est bien entendu la décadence face à une terrible vérité : cette société n’est rien d’autre qu’une dictature qui créé de nombreuses inégalités. En fait, c’est la façon dont l’auteur amène les idées qui est remarquable, ce ne sont pas tant les rebondissements, puisque l’on devine bien, dès le début, que ce n’est pas un monde idéal.
Phebusa
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